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Séminaire 1:

Les orgues à bouche sheng, khène et shô: modèles traditionnels

Mardi 15 octobre 2019, 14h30 – 17h30
Ircam, salle Stravinsky

En présence de : Véronique de Lavenère (musicienne de khène), Seiko Suzuki (musicienne de shô), Tetsuya Yamamoto (musicien-compositeur de shô) et François Picard (musicien de sheng).

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Véronique de Lavenère (Sorbonne Université – IReMus) : Khène        documentation vidéo

Elément fondamental du paysage sonore du Laos, le khène, ainsi que les diverses formes d’orgues à bouche pratiquées à travers tout le pays, participent à des affirmations identitaires très fortes (pérennité, résiliences, ou reviviscences), tout en se retrouvant au cœur de circulations de répertoires, de mutations et de dynamiques de changement dans les pratiques musicales.

Cette conférence proposera un aperçu, sonore et visuel, de la grande diversité musicale des orgues à bouche qui, représentatifs de la pluriethnicité, sont au coeur du patrimoine musical lao.

Par divers angles musicologique, organologique et ethnologique, nous interrogerons les rôles socio-culturels de ces musiques, nous analyserons les spécificités et/ou les éléments de langage musical communs développés dans le jeu de ces orgues à bouche, ainsi que les questions de circulations de répertoires et de dynamiques de changements dans les pratiques traditionnelles, bien vivantes, au cœur de cette petite société asiatique contemporaine.

 

Véronique de Lavenère est ethnomusicologue, docteure de Sorbonne Université, chercheuse associée à l’IReMus UMR 8223 l’Institut de Recherche en Musicologie et au CASE Centre Asie du Sud Est. Elle est membre du CA et du bureau de la SFE Société Française d’Ethnomusicologie. Elle dirige le groupe de recherche « Marionnette » au CIRRAS Centre International de Réflexion et de Recherche sur les Arts du Spectacle et enseigne l’ethnomusicologie dans diverses universités (Sorbonne Université, et Paris 8 Saint Denis).

Ses recherches en Asie du Sud Est, et au Laos, portent sur la pluriethnicité et la diversité des patrimoines musicaux : musique et rituels, circulations et mutations des pratiques, patrimoines et mondialisation. Elle interroge également les pratiques musicales au cœur des arts de la scène traditionnels et contemporains à travers les questions d’art et pouvoir, de tradition, de processus de création et d’émergence de nouvelles formes nourries d’identités métissées.

Ses recherches menées à travers tout le Laos depuis plus de vingt ans ont donné lieu à des rencontres musicales dans de très nombreux villages. Cette double approche, scientifique et artistique (flûtiste et joueuse de khène), enrichit ses publications comme ses CD qui ont été récompensés par des prix prestigieux (Académie Charles Cros 2009 et 2017)

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Seiko Suzuki (Université Diderot/CRCAO) : Le shô dans le Japon moderne ou l’instrument de musique traditionnel et l’identité nationale        documentation vidéo

Dans cette intervention, je voudrais présenter l’histoire de la représentation du shô au Japon à partir de la fin du 19e siècle.

Si l’on compare à la musique ancienne européenne réinterprétée à partir du XIXe siècle, le gagaku 雅楽 est une musique ancienne qui a été toujours réinterprétée depuis sa naissance en Chine en tant que le yayue 雅楽. Particulièrement, après la réouverture du Japon en 1868 où le gagaku a été recréé comme la musique identitaire du pays, jusqu’à sa nomination comme patrimoine culturel du pays en 1955. Ensuite, dans ce contexte, je présente comment le shô a joué un rôle important dans la création d’une idéntité nationale, en examinant le discours du chercheur, du directeur musical du théâtre national et du compositeur. Avec une démonstration musicale, quelques morceaux de shô seront joués par le jeune musicien-compositeur Tetsuya Yamamoto (1989 – ), qui travaille le shô avec le maître Mayumi Miyata à l’Université de la musique de Kunitachi (Tokyo), et étudie la composition auprès de Régis Campo au Conservatoire de Marseille.

 

Seiko Suzuki, Ph.D. (Université de Tokyo) et qualifiée à la 15e section du CNU (Langues et littératures arabes, chinoises, japonaises, hébraïques, d’autres domaines linguistiques), est actuellement chercheuse rattachée au Centre de recherche des civilisations de l’Asie orientale à Paris, ATER à l’Université Paris Diderot et chargée de cours à l’Université des arts et du design de Kyoto. Ses recherches portent sur l’analyse du processus d’établissement des savoirs académiques ou populaires sur la musique au Japon dans le temps moderne. Elle traite également des questions d’identité et de patrimoine musicaux dans le Japon moderne et contemporain. Ouvrages récents : « Recording Collections of the Japanese Marginal Music in the 1960’s and 1970’s », dans Yves Defrance (ed.), Voicing the Unheard, Music as windows for minorities (Paris: L’Harmattan, 2019), La naissance du « Gagaku » : la résonnance de la Grande Asie orientale dans l’imaginaire de Hisao Tanabe『〈雅楽〉の誕生―田辺尚雄が見た大東亜の響き―』(en japonais) (Tokyo: Shunjûsha, 2019), « Le striptease et les intellectuels des années 1960 – 1970: Ozawa Shôichi et Document / Arts itinérants du Japon » (Japon Pluriel, vol.12, SFEJ, 2018). Articles en français concernant le projet sheng !, « Le gagaku, musique de l’Empire » (Cipango, n°20, 2013) est consultable sur http://journals.openedition.org/cipango/1999.

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François Picard (Sorbonne Université, IReMus) : Illusion évanescente, sans forme, il est la voix du Tao        documentation vidéo

François Picard présentera le sheng au sens de Bernard Sève, « L’instrument de musique : présentation du numéro », Methodos, 11 | 2011 : présentation physique, discursive, esthétique : avec l’objet, avec discours, instrument en main, en bouche, musicalement.)

=> « Illusion évanescente, sans forme, il est la voix du Tao. »

François Picard, cité par Yves Kieffer, « Le Sheng… un illustre ancêtre ! », Tao Yin Le site officiel des arts classiques du Tao (http://tao-yin.fr/sheng/)

Matériels d présentation

– Xu Chaoming, Sheng – Chine, CD Cinq Planètes 023922

– «Les orgues à bouche sheng du musée du Quai Branly»

– «Séminaire à l’Encrier chinois», 2015

 

François Picard est professeur d’ethnomusicologie analytique à Sorbonne Université.

Il a suivi des études de théâtre à Paris 8, puis opte pour les musiques Renaissance, puis chinoises au CEMO, où il devient disciple de Tran Van Khê. Il entreprend alors un doctorat de musicologie à Paris I (Iannis Xenakis), et se rend au conservatoire de musique de Shanghai.

Après avoir travaillé comme directeur artistique en musiques traditionnelles et comme producteur pour France Musique et France Culture, il est Senior researcher à l’International Institute for Asian Studies (Leiden), puis soutient son HDR à l’EHESS sous la double tutelle de Pierre-Etienne Will et François-Bernard Mâche.

Il a été responsable du DEA puis directeur de la mention Master, directeur de l’équipe Patrimoines et Langages Musicaux et responsable pour Paris-Sorbonne de la chaire Geste Acoustique Musique de Sorbonne Universités. Il a été l’organisateur principal de deux conférences internationales, Chime, et Luoshen fu arts et humanités et de la journée La Trompe de chasse ad libitum. Il a siégé dix ans au Conseil national des universités (section 18) et quatre au Comité national de la recherche scientifique (section 38).

Ancien élève du conservatoire de musique de Shanghai, il joue de la flûte xiao et de l’orgue à bouche sheng au sein de l’ensemble Fleur de Prunus qu’il dirige et collabore avec des compositeurs contemporains et l’ensemble XVIII-21, le baroque nomade.

Publications

2003             La Musique chinoise, Paris, You-Feng.

2006             Lexique des musiques d’Asie orientale, Paris, You-Feng.

2012             L’incantation du patriarche Pu’an. Les avatars du syllabaire sanskrit dans la musique chinoise, Leuven, Peeters, « Mélanges chinois et bouddhiques » XXXI.

et une trentaine de CD, une quarantaine d’articles de revues, une quarantaine de chapitres d’ouvrages.

http://www.iremus.cnrs.fr/membres-permanents/francois-picard